Le Secret du quai 13 (R)

Le Secret du quai 13
Eva Ibbotson 

Le Pays des Brumes soudaines est un morceau de terre détaché du continent il y a bien longtemps et invisible pour quiconque n'y habite pas. Pour y aller, il faut prendre un tunnel qui part du quai 13 de la gare King Cross, à Londres. Il ne s'ouvre que tous les 9 ans pendant 9 jours. Aujourd'hui, le tunnel se rouvre enfin. Un vieux magicien, un ogre invisible, une fée jardinière et une apprentie sorcière en sortent. Ils sont envoyés par le roi et la reine de l'Île pour récupérer le prince qui a été enlevé il y a 9 ans.
Mais les quatre sauveteurs ont une surprise en découvrant le fils royal : c'est un enfant pourri-gâté qui ne pense qu'à manger et à réclamer. Ils auront bien des difficultés à le ramener sur l'Île.

A mon goût, l'histoire est un peu cul-cul la praline et la fin, un peu facile, on devine facilement le dénouement. Toute fois, ce livre reste agréable à lire.

Édition : Wiz Albin Michel
Genre : Roman fantasy
Nombre de pages : 234

Un prince pourri-gâté :

     Les crevettes de Raymond étaient arrivées et il les repoussait avec une grimace de dégoût.
     - Je ne veux pas de ça, dit-il. Ce ne sont pas les bonnes. Je veux les grosses crevettes.
     - Vous voulez dire des écrevisses, monsieur. Malheureusement, nous n'en avons pas au menu aujourd'hui.
     - Pas d'écrevisse ! fit Mme Trottell en criant presque. Nous sommes dans le restaurant le plus cher de Londres et il n'y a pas d'écrevisses !
     - Vous devriez peut-être quand même les goûter, monsieur, suggéra poliment la serveuse à Raymond.
     Il refusa. On remporta son plat et Raymond décida de prendre à la place une soupe en entrée.
     - Mais sans morceaux, cria-t-il quand la serveuse s'éloignait. Je déteste quand il y a des morceaux.
     La soupe de Raymond arriva. Il y avait des morceaux dedans. Quelques bouts de persils frais.
     - Je croyais avoir dit que je ne voulais que du liquide dans la soupe, fit Mme Trottell. C'est quand même extraordinaire que vous ne puissiez pas nous apporter ce qu'on vous demande.
     On servit alors le rôti de porc des Trottell. La serveuse avait demandé très aimablement au cuisinier d'ajouter une part de Yorkshire pudding sur l'assiette de Raymond, même si tout le monde sait que le Yorkshire pudding se mange avec du bœuf et non du porc.
     Raymond fixait l'assiette de ses yeux ronds.
     - Je ne veux pas de pommes de terre au four, dit-il. Je veux des frites. C'est fade, les pommes de terre au four.
     - Raymond, écoute, franchement... fit sa mère sans pouvoir finir.
     - Je veux des frites ! On est venu pour me faire plaisir, et là où il n'y a pas de frites, il n'y a pas de plaisir.
     On apporta donc des frites à ce diable de Raymond Trottell.
     - Et maintenant je veux une coupe glacée, déclara Raymond. Avec une boule rose et une boule verte et de la crème et aussi des pêches et du jus de framboise par-dessus, et puis aussi quelques noix.
     La serveuse repartit et revint quelques instants plus tard avec le dessert au caramel de Mme Trottell et la coupe glacée dans un grand verre. Elle était absolument magnifique. Rien qu'à la regarder, Odge en avait l'eau à la bouche.
     Raymond prit sa cuillère et la reposa immédiatement.
     - Il n'y a pas de parasol dessus, gémit-il. Moi, j'aime quand il y a un parasol en plastique dessus. Je ne la mangerai pas s'il n'y a pas de parasol.