La rivière à l'envers (R)

Tomek (La rivière à l'envers)
Jean-Claude Mourlevat



Tomek est un jeune orphelin du temps lointain où les voitures fonctionnaient à l'aide de chevaux. Il habite dans un petit village où tout le monde est très sympathique et tient une épicerie où il y a de tout. Son seul problème, c'est qu'il s'ennuie. Il regarde souvent par la fenêtre de l'arrière-boutique et rêve de quitter le village et de partir à la découverte du monde.
Un soir, une jeune fille prénommée Hannah entre dans son magasin et lui demande s'il vend de l'eau de la rivière Qjar. Elle lui explique que cette rivière coule à l'envers, de son embouchure jusqu'à sa source, remontant monts et collines, et que son eau empêche de mourir. Tomek lui ayant répondu que non, elle se lance elle-même à la recherche de ce mystérieux cours d'eau.
Hannah partie, le garçon, qui est tombé amoureux d'elle dès qu'il l'a vu, se décide à la rattraper et à l'aider à trouver le Qjar. Commence alors pour lui un immense voyage qui va le conduire de la forêt de l'Oubli à l'île Inexistante, en passant par le village des Parfumeurs...

Les maîtres d'école font souvent lire ce livre aux primaires et c'est avec joie que je me suis replongée dans l'univers magique et poétique de Jean-Claude Mourlevat, quatre ans plus tard. Livre simple, qui s'avale tout seul, avec une pointe d'humour et de poésie. Le premier tome est raconté par l'auteur mais le second se compose en fait du récit des aventures d'Hannah que la jeune fille fait à Tomek.

Édition : Pocket Jeunesse
Collection : La rivière à l'envers

Tome : 1
Genre : Roman de fiction et fantastique
Nombre de pages : 191
   

Un rêve secret :
     Seulement voilà, Tomek avait un secret. Oh, ce n'était rien de mal ni de tellement extraordinaire. Cela lui était venu avec tant de lenteur qu'il ne s'était aperçu de rien. Exactement comme les cheveux qui poussent sans qu'on s'en rende compte : un beau jour ils sont trop longs et voilà. Un beau jour donc, Tomek se retrouva avec cette pensée qui avait poussé à l'intérieur de sa tête au lieu de pousser dessus, et qu'on pouvait résumer ainsi : il s'ennuyait. Mieux que cela, il s'ennuyait... beaucoup. Il avait envie de partir, de voir le monde.


Une étrange rivière :
     - Dis-moi, grand-père Icham, as-tu déjà entendu parler de la rivière Tchar, ou Djar... ?
     Le vieil homme, qui mâchouillait déjà sa barre de pâte de fruits, prit le temps d'y réfléchir, puis il répondit lentement :
     - Je connais une rivière... Qjar.
     - C'est ça ! s'exclama Tomek. Qjar ! La rivière Qjar !
     Et en le répétant, il lui sembla entendre la jeune fille dire : "... de l'eau de la rivière Qjar."
     - Celle qui coule à l'envers... continua Icham.
     - Celle qui... quoi ? bredouilla Tomek, qui n'avait jamais entendu parler d'une chose pareille.
     - Celle qui coule à l'envers, articula Icham. La rivière Qjar coule à l'envers.

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