Nouvelles d'ados (RC)

Nouvelles d'ados
Les adolescents lauréats du prix Clara




Qu'ils soient fans de fantasy, de mangas, de polards ou même de science-fiction, Irène, Eugénie, Benjamin, Marie, Elorn et Annabelle ont un point commun : ils savent écrire et nous emporter dans leur univers. Cette année, les lauréats du prix Clara (concours de nouvelles) se sont surpassés ! Prof sadique, fillette mystérieuse, peintre aveugle, ado emphatique ou tout simplement, jean, leurs personnages sont tous plus loufoques les uns que les autres. Alors que certains plongent dans l'imaginaire d'autres parlent plutôt de choses qui leur tiennent à cœur.

De jeunes auteurs qui font des merveilles ! Leurs nouvelles sont courtes mais toujours trépidantes et leurs chutes, vraiment surprenantes.

Édition : Éditions Héloïse d'Ormesson
Genre : Recueil de nouvelles
Nombre de pages : 118

Hyperbole, d'Irène Bertherat :
     Rufus Rufier était un vieux professeur extrêmement sadique, comme chacun sans doute en a déjà eu un. On parlait de lui dans tout le lycée. Son outils de torture le plus efficace était les mathématiques, plus particulièrement les nombres premiers. Il arpentait les couloirs, dangereusement armé de sa règle en métal qu'il brandissait de la main gauche, sa calculatrice serrée dans l'autre. Derrière son oreille était logé sont aussi célèbre que redoutable stylo rouge sang. La légende racontait qu'il corrigeait ses copies en tirant les notes au sort et il en était sans doute de même pour les sympathiques appréciations octroyées à ses élèves en fin de trimestre.

Sombre dessin, de Marie Bouvier :
     Dans la vie, je suis étudiant en art. Disons que c'est légèrement compliqué : j'ai quelques cours spéciaux pour faciliter au maximum mon apprentissage. Ici comme ailleurs, tout est plus complexe pour moi que pour les autres. Cela a toujours été ainsi, et ça ne va probablement pas changer : au bout de presque vingt ans maintenant, je m'y suis fait.

Tel un martyr, d'Elorn Goasdoué :
     Pousser. Encore et encore.
     Pousser ce poids devant moi. Coûte que coûte.
     Peu importe si je dois y laisser mais mains ou mes jambes. Au moins, je sortirai vivant de cette épreuve.

Le rouge d'un champs de coquelicots, de Benjamin Joly :
     Je la vois tous les jours, Jennie, elle reste assise sur le banc à attendre quelque chose.
     - J'attends le bus, me dit-elle.
     - Le bus pour l'école ? Il est là-bas, je vais te montrer si tu veux, comme ça on pourra y aller ensemble.
     - Mais non, idiot, c'est le bus magique que j'attends.
     - Un bus magique ? Mais il va où ?
     - Loin, il paraît qu'il y a des tas et des tas d'heures de route ! Mais il t'emmène quelque part où tout le monde est gentil et attentionné avec toi, où tu fais ce que tu veux, quand tu veux, où tu te sens libre comme un oiseau. Il paraît même que seuls les enfants peuvent y aller, ajoute-t-elle en chuchotant.

Vim corpus tulit, d'Annabelle Moulin :
     Son front bombé, son air buté, ses lèvres scellées.
     Assise à la table de la cuisine, le regard fixe, cheveux défaits, tête dans les mains. Pas un sanglot, elle est trop fière. Il toussote légèrement pour signaler sa présence et pose sa mallette sur une chaise. L'horloge indique minuit passé, il est épuisé, mais plus fort que la fatigue il y a ce leitmotiv : sauver. C'est sa semaine d'astreinte, ses nuits consacrées aux âmes en dérive, sa raison d'être, son utilité. Que des cas soc', se plaignent ses collègues. Un sourire indulgent se dessine sur les lèvres du jeune médecin.

Lavi's Jean, d'Eugénie Ribault :
     Je suis né il y a quelques mois en Ouzbékistan. J'ai été élevé selon un mode de "culture intensive". Question nourriture, ce n'était pas toujours bon ni très varié, mais on s'en contentait. Une fois arrivés à maturité, mais camarades et moi avons été déplacés en Chine. Un long trajet en camion, très pénible... Nous étions des milliers, rassemblés, entassés les uns sur les autres. Quand nous sommes arrivés, ils nous on séparés, nous avons dû nous dire adieu.

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